Histoire

Histoire de la longère

La maison longue ou longère était la maison des petits paysans, qu’ils soient journaliers possédant un petit lopin, métayers ou encore petits exploitants et petits artisans.

Elle était très répandue dans les zones modestes de la France, notamment dans l’Ouest : les longères bretonnes et normandes sont en effet des habitations prisées de par leur forte personnalité, hérité du passé.

Le terme « longère »

Christian Lassure, agrégé d’Université et spécialiste de l’architecture vernaculaire, a travaillé sur les origines du terme « longère ». Il a ainsi pu constater qu’en basse Bretagne il avait un premier sens, ancien, qui est celui de mur long ou mur gouttereau d’un édifice (que ce soit une église ou une maison). Pour une maison rurale, on parlait de la « longère de devant » pour désigner le gouttereau-façade, par opposition à la « longère de derrière » pour désigner le gouttereau arrière. Des spécialistes de l’architecture rurale bretonne emploient encore le terme dans cette première acception.

Histoire de la longère

Il semblerait que ce soit l’école française de géographie qui, avec Jean Brunhes et Albert Demangeon, soit, dans les premières décennies du XXe siècle, à l’origine du deuxième sens, celui de « rangée d’une ou plusieurs maisons et annexes ». Depuis, le terme, qui a connu un franc succès dans cette nouvelle acception, est à géométrie variable selon les auteurs, géographes ou spécialistes d’architecture rurale : cela va du « hameau-rangée » à la « maison (à développement) en longueur ». Certains auteurs rejettent cette acception en raison de son caractère vague et variable.

Quant à l’expression « maison longue », employée par des archéologues spécialistes du Moyen-Âge, elle est la traduction littérale de l’anglais « long house » désignant une maison à pièce unique à cohabitation des hommes et des bêtes avec couloir transversal.

Autrement que dans le domaine de l’architecture, « longère » a le sens de « bande de terre ou de pré allongée et étroite ».

Pour en savoir plus, vous pouvez vous rendre sur le site de Christian Lassure : pierreseche.com, que nous remercions vivement pour ses éclairages.

Longères : mode d’emploi

Maison d’habitation et locaux d’exploitation agricole, il existe plusieurs types de longères dans la pure tradition paysanne :
– la « longère » avec une seule pièce commune dans laquelle se retrouvaient hommes et animaux
– la « longère » agrémentée d’une étable,
– la « longère » agrémentée d’une grange-étable,
– la « longère » avec une étable ou une grange-étable à côté, formant ainsi le début d’une cour ouverte.

Quand les hommes devaient cohabiter avec leurs bêtes, le bétail était à l’autre extrémité de l’habitation à proprement parlé. Le sol était alors en pente pour favoriser l’écoulement des excréments du côté du cheptel.
Parfois, une cloison séparait les deux parties de la maison. Mais tel n’était pas toujours le cas.

Le mobilier et l’aménagement étaient somme toute assez sommaire : une cheminée adossée au pignon avec un four extérieur, un évier, une large table (qui a remplacé les tréteaux très usités avant le 17e siècle), des lits plus ou moins clos, un pétrin, un bahut, un vaisselier, une armoire, des bancs ou des chaises.

Bref, la longère était une habitation modeste et rurale qui comportait peu de confort. Encore beaucoup n’ont que de la terre battue en guise de sol !

Source image : www.valsdesaintonge.eu